BREAKFAST 5* IN LUANG PRABANG (1/3) : entre arnaque et peut-mieux-faire

Les petits déjeuners buffet dans les hôtels 5*

Dans ma petite vie d’expatrié stagiaire à Luang Prabang où j’ai dimanche comme seul jour de repos, mon hobby favori est de tester les petits déjeuners dans les hôtels les plus luxueux de la ville. Le budget pour cette maladie rare varie de 10$ à 26$ par repas. En plus du petit-déjeuner, l’accès à la piscine de l’hôtel est compris dans le tarif, ce qui constitue un bon moment de détente par forte chaleur. Pourquoi un tel hobby ? tout d’abord, il y a l’amour du petit déjeuner, qui est pour moi un moment d’éveil aux saveurs qui doivent autoriser la multiplicité des goûts. Ensuite, c’est aussi pour retrouver le petit déjeuner à la française, avec de la baguette, des croissants, du beurre et de la confiture, quand dans la semaine je ne prends que des plats locaux le matin. Enfin, j’aime m’amuser à comparer la qualité de la prestation entre les hôtels 5*, pour connaitre leur créativité, leur organisation et leur professionnalisme. En étant maintenant dans le tourisme, et peut-être aurais-je à travailler dans les hôtels 5*, pourquoi ne pas commencer cet exercice et en tirer les leçons très tôt ? Mon hobby a ainsi une portée déjà professionnelle, tout en prenant plaisir.

Mes critères d’évaluation vont de l’assiette au cadre général : je commence par découvrir l’emplacement que l’hôtel réserve à ses clients pour le petit-déjeuner. Puis je regarde la table et la mise en place : je juge sur la qualité de la vaisselle (rien n’est plus triste de manger dans une vaisselle qui ressemble à celle de la maison ou une vaisselle qui n’interpelle pas le regard) et sur les éléments de confort du repas (comme le panier de viennoiserie en place, les différentes confitures ou les diverses formes de sucre, déjà posés sur la table pour éviter de le demander au serveur ; un pot avec une fleur sur la table me permet une conversation intérieure sur ce qui va suivre). Ensuite le cadre du restaurant et la distribution des plats doivent donner l’envie d’une promenade de découverte, j’aime m’étonner d’une organisation créative et jolie en allant de station en station, même si les plats se ressemblent tous dans tous les hôtels, ce qui les différencie c’est la présentation et l’envie éveillée pour que le client consomme. Enfin viennent l’accueil et l’appréciation du service : attentif, souriant, aimable, agréable, compréhensif ; tout ça doit être perçu autant dans les gestes et paroles, que dans le regard et la non-présence (même quand le personnel est hors milieu client, on y sent la sincérité du métier, et non juste sur le temps professionnel).

Est-ce que tout cela vous semble trop dure ? Je pense que oui. Le petit déjeuner est une mise en scène ou l’on masque difficilement les faiblesses professionnelles car le client comme moi est vif dès le petit matin (j’arrive au restaurant à l’ouverture à 6h30), prêt aux critiques et aux reproches de l’humeur matinale, et mon jugement est sans condition : quand ce n’est pas à la hauteur des 5* de l’hôtel, et quand il y en a tant d’autres qui font mieux, je n’y remets pas les pieds et je distribue de la mauvaise publicité. Car j’estime qu’il ne faut pas duper les clients, facilement bernés car ils n’y viendront qu’une seule fois par destination, et ils n’auront pas l’occasion de découvrir d’autres hébergements. Les clients font confiance à l’appellation des 5 étoiles pour avoir le maximum de garantie d’un service de qualité. Ce label n’a rien à avoir avec le prix, il doit s’insérer dans une fourchette de prix pour que le petit déjeuner ne soit pas non plus trop coûteux à l’hôtel, mais il doit surtout garantir une qualité plutôt irréprochable, ou en tout cas, s’en approcher. Alors, impatient de connaitre mes opinions sur les petits déjeuners des 5* de Luang Prabang ? (....à suivre!)