BREAKFAST 5* IN LUANG PRABANG (2/3) : entre arnaque et peut-mieux-faire (suite)

Sofitel

C’est le premier. Je serais donc moins strict. Surtout que j’ai dû le réévaluer en découvrant les autres. Je vais détailler ici toutes les compositions, qui seront valables dans les autres hôtels, ainsi je n’y reviendrai plus, sauf si un fait mérite d’être signalé.

Tout d’abord le cadre est magnifique : une grande tente décorée façon ‘’Repos après un safari dans la brousse africaine’’ sur un côté d’un jardin carré fermé (les chambres ceinturent le jardin, l’édifice entier fait penser à un caravansérail, l’hôtel est classé au patrimoine mondial de l’Unesco), dans une flore tropicale fleurie et très bien entretenue, cachant des plans d’eaux et la piscine (aux carreaux noirs, sic). Sur la table, une petite fleur, le pot avec tous les sucres possibles (blanc, brun, aspartame), un petit plateau de 4 petites confitures (papaye, ananas, miel, orange) ; le reste est normal, sans plus : l’assiette, les couverts et la nappe et les sièges qui ont des coussins pour le dos. Un petit jus ‘’détox’’, composition maison, est déjà posé sur la table.

Le petit déjeuner est ‘’buffet’’ c’est-à-dire manger à volonté, mais ‘’à la carte’’ ; cette spécificité laotienne du buffet à la carte, je ne l’ai pas vue ailleurs, mais il s’agit juste de comprendre que je peux manger à volonté tout ce qu’il y a sur la carte du petit déjeuner.

Il y a tout d’abord le continental de rigueur (les pains – pain de mie, baguette, pain céréale, pain noir allemand, pain viennois-, les viennoiseries – croissants, pain au chocolat, danish (un feuilleté avec une crème), pain au raisin mais au chocolat, le beurre doux maison dans un petit pot, protégé par une feuille de cuisson, les confitures, les céréales (3 sortes) et les fruits secs, les yaourts homemade, la station des œufs (une personne vous prépare les œufs selon votre gout – frits, brouillés, omelettes- et ses bacons. Un 5* bien doit proposer ce minimum international, et j’évalue la qualité par rapport aux croissants ou au pain.

Ensuite il y a le menu du petit déjeuner au gout local : pour le Laos, mais pour la clientèle asiatique en général, il y a des plats sales.

spécialité du chef’Il y a 3 choix de soupes, dont la spécialité laotienne le Khao-soy, la soupe de nouilles claire et la spécialité du Chef ; puis des soupes de riz, porridge ou congee avec différents accompagnements de viandes ; enfin du riz ou des nouilles sautés. Je reviens sur le titre de ‘’​’ chez Sofitel, qui est une véritable catastrophe du gout. ​Je déconseille les œufs spécialité du Chef (œufs frits accompagnés d’échalote frite et du‘’bong cha’’**vietnamien, le tout avec une sauce pesto - bonne, mais je me demande que cela fait là-) et la soupe Khao-soy selon le Chef, complètement ratée quand je sais que la vendeuse de rue l’a fait 10 fois mieux pour 1,2$. Suite à ces 2 déceptions, je n’ai pas goûté au reste estampillé spécialité du Chef, ce dernier ou dernière a fini par m’achever en m’écœurant.

En général, le café est bon et frais, de même que les jus de fruits (sauf au Luang Prabang View). J’avais lu des avis sur le Sofitel avant d’y aller, et un monsieur avait demandé un jus de mangue frais qui n’était pas sur la carte, et l’avait quand même obtenu. Je n’ai pas hésité une seule seconde à faire pareil ; j’en ai même pris 3. Partout où je vais, je prends toujours un latte : même si c’est une boisson faite avec une machine compliquée, c’est une boisson qu’il faut préparer. Et la beauté de la préparation parle tout de suite d’un petit déjeuner réussi ou pas. C’était le cas au Sofitel, un beau latte avec des nuances de lait et de café, et une belle mousse épaisse. Je reviens sur les jus ‘’détox’’ faits maison, qui sont de l’ordre de 3, pas tous réussis, mais le meilleur est le anti-aging au gout de fruit rouge (cranberries) délicat, qui est une vraie réussite.

J’ai trouvé que le personnel était trop attentif et me demandait en permanence si tout allait bien. Je ne sais pas si c’est parce que je viens seul et qu’ils ont tous pitié de moi, ou c’est une syntaxe professionnelle qui faut sortir toutes les 10 minutes. Du coup, à chaque fois que quelqu’un venait me voir, je demandais en effet toujours quelque chose. J’ai ainsi consommé 5 beurres, 3 jus de mangue, 4 latte, 3 confitures ananas (les autres gouts ne sont pas réussis) et 3 anti-aging.

Pour résumer ce premier petit-déjeuner pour lequel j’avais beaucoup préparé, cherché des avis, obtenu le menu en pdf, envoyé des e-mails pour le prix, cherché la localisation (pour une arrivée en bicyclette, sous la pluie, à 6h15 dimanche matin), voici les résultats:

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Le plus : le cadre joli et peaceful comme le nom d’un parfum du genre ‘’un jardin tropical au matin calme’’, l’accueil attentionné, la table bien mise et avec le complet pot de sucre/confitures/fleur, le jus de mangue, le latte, le détox anti-aging, le bacon croustillant non huileux, le yaourt, les croissants.

Le moins : le label ‘’spécialité du Chef’’, tous ses plats sont à proscrire ; la machine archaïque à griller le pain ; les stations trop petites ne permettent pas de poser l’assiette ; la chaise pas super confortable.

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The Luang Say Residence

Ce qui m’a attiré au Luang Say Residence en faisant des recherches, c’est qu’il était classé dans le top 3 des meilleurs bars à cocktails de Luang Prabang sur un site de conseil de sortie en soirée. Alléché par ce classement, je me suis dépêché d’aller gouter à leurs cocktails, et demander plus de renseignements sur le petit-déjeuner, dont la réponse à mon e-mail m’a laissé dubitatif.

Eh bien, ma soirée de cocktail au Luang Say Residence ne m’a pas du tout donné envie d’aller m’y offrir un petit déjeuner. Je dois dire que le bar est joliment ambiancé, tel un salon des clubs de chasse comme le Muthaiga de Karen Blixen au Kenya, avec son patio ombragé par des plantes grimpantes. La décoration de fusils de chasse, de miroirs bien encadrés et de fauteuils cosy créent un bel endroit. Et c’est tout. ​

​Car le cocktail conseillé par le site-magazine, le 1861 Viper je crois, est un jus de médicament amer sans aucun gout d’alcool, mélangé à de l’eau (en fait les glaçons ont très vite fondu), présenté dans un tout petit verre à 3 gorgées, pour un prix odieusement exorbitant. Un petit nem coupé en 2 et des noix de cajou avec des feuilles de kéfir frit accompagnent ce jus désastreux. Le bar souffrait d’une chaleur épouvantable que le ventilateur plafond n’arrivait pas à évacuer, ni à me rafraichir ; la climatisation aurait été une belle idée (en général c’est toujours une belle idée quand la température extérieure atteint les 40 degrés), mais elle n’a pas été prise en compte.

Je en sais pas trop ce qui m’a pris, puisque j’étais déçu par la chaleur et le cocktail, j’aurais du partir très vite. Or j’ai insisté pour diner d’un fish and chips, fait d’une cuisson négligente insupportable pour un 5* : les frites sentaient le poisson horriblement. En cuisine, le même bain de friture a été utilisé pour frire le poisson et les chips. La sauce tartare qui accompagnait le plat était plus une sauce vinaigrette blanche qu’une sauce tartare. D’ailleurs la chaleur du lieu a vite fait de la rendre aussi insipide que le cocktail.

J’ai demandé la carte du petit déjeuner, dont les 3 malheureuses lignes presque offensantes sur le menu m’ont vite fait prendre la résolution de ne jamais revenir prendre le petit déjeuner au Luang Say Residence. Le prix de 25$ pour rien à manger s’appelle du foutage de gueule au client. J’avais bien compris le message, ils ne me reverront jamais, et je ne fais plus confiance au site-magazine qui copine entre attaché de communication ou alors des snobs ignares.

Le moins et le plus : 25$ pour la quantité du brunch Mcdo, et encore. À fuir! (et à suivre....)