SEMAINE 13 : « L’homme qui travaille plus que ce qu’il n’est payé sera bientôt payé plus qu’il trava

Un petit tour en Thaïlande pour renouveler le visa qui permet de rester au Laos 90 jours de plus, sans quitter le territoire, même si je n’ai pas 90 jours de stage devant moi (plutôt derrière). La semaine de stage n’a que 3 jours du coup, occupé à remplir les contenus du site internet de l’agence (tours, modèles de voitures, hôtels, services) en 3 langues (anglaise, française et espagnole) ; simultanéité du travail sur le site web et des traductions donc. La pluie s’est installée depuis une bonne semaine, rien de dramatique, la vie continue, avec un air plus frais.

Je dois dire que le week-end prolongé à Bangkok m’a donné un moment de détente dans mon stage, qui ne fut pas un luxe. Redécouvrir la grande ville, avec toutes ses commodités (diversité des shoppings, les transports publics, accès aux divertissements, repères propres à ma culture européenne, visites de musées, etc.), que dis-je, une mégapole comme Bangkok, m’a fait du bien et m’a fait réaliser combien la vie à Luang Prabang avait réellement une identité spécifique aux autres : Luang Prabang offre le calme, un environnement respirable, une bonne santé mentale des citadins et une nonchalance, très recherchés par les touristes de la détente et de la dé-stress (J’ai déjà parlé de la Slow Attitude comme nouvelle tendance du voyage). La nature luxuriante et apaisante se combine parfaitement au charme de la cité avec son héritage historique d’architectures coloniales et laotiennes, et des temples. C’est sa valeur ajoutée.

Avec un renouvellement de visa qui me permet de rester 90 jours de plus au Laos sans quitter le territoire, mais avec obligation de repayer 35$ de visa tous les mois, j’ai largement assez de jours pour finir mon stage. Il y a une certaine hypocrisie dans les processus administratifs, un jeu désaccordé entre le profit que l’on tire du tourisme (et donc faire entrer le maximum de visiteurs) et la rigidité des formalités pour faire entrer ces mêmes visiteurs (et donc démotiver la destination) : l’appareil d’état n’a pas encore compris les liens évidents que le tourisme peut améliorer considérablement le niveau de vie du pays. La Thaïlande et le Vietnam l’ont bien compris en offrant l’exemption de visa.

Je continue de remplir les contenus du site internet sur la base de la structure que les programmateurs de Vientiane m’ont donné, dans les 3 langues qui seront proposées aux internautes : l’anglais, le français et l’espagnol. C’est un travail qui revient aux programmateurs de faire, car le directeur de l’agence a payé 300$ pour cela, mais sous prétexte de me mettre sous la confidence des programmations de site web, Cyberia me demande de m’en occuper et de mettre les contenus selon ma convenance. Je ne suis qu’à moitié dupe : sachant programmer les contenus maintenant, NAGA EXPRESS TRAVEL n’aura plus besoin d’eux à l’avenir pour changer les actualités. Évidemment cela me demande une surcharge de travail, mais je suis en stage, je ne travaille plus pour que tout soit bien fait et fini, je travaille pour les compétences à acquérir, que ce soit fini ou pas fini.

La saison des pluies s’est bien installée, avec des averses en soirée ou en journée. La vie continue sans trop de difficulté due à la pluie. Je pédale parfois dans la gadoue avec mon vélo pour venir au travail, les routes ne sont pas toutes goudronnées, mais les conduites en temps de pluie sont prudentes à Luang Prabang. Le fait de retrouver Luang Prabang apres une excursion à Bangkok me fait penser combien j’aime ma vie ici, loin du monde du stress à l’occidentale. Son charme est puissant, pour ceux qui la découvre pour la première fois, comme pour ceux qui y vivent. Cette sortie vers la Thaïlande est un avant-gout de la sortie définitive du Laos qui m’attend pour la fin du stage, j’y pense avec un petit pincement du cœur. Comme cette phrase de la ‘’Ferme africaine’’ de Karen Blixen, ‘’[…]Je me rends compte combien j'ai été favorisé[e] d'avoir pu mener une vie libre et humaine sur une terre paisible, après avoir connu le bruit et l'inquiétude du monde.’’

* Napoleon Hill