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SEMAINE 6 : «Le silence demeure le meilleur antidote aux désaccords.»*

  • Albert DANG
  • 12 mai 2017
  • 5 min de lecture


Équipe de NAGA EXPRESS TRAVEL

Faisant suite à l'absentéisme de l’équipe au travail le 1er mai, le directeur a pris des mesures fortes. La semaine de travail s’est passée dans un climat d’attention vigilante et d’acceptation des décisions prises : Deux collègues changent de bureau, une autre quitte la boite, le directeur devrait déménager tout le monde. Pour ma part, je poursuis le travail de construction du site web avec moins d’efficacité à cause de l’équipe de sous-traitance à Vientiane, mais j’ai une nouvelle mission de traduction en français d’un nouveau projet du directeur. Tout ce remue-ménage n’empêche pas nos petites réunions d’en-cas ou apéritifs les fins d’après-midi, alors que dehors la chaleur est à son comble.

Agence NAGA EXPRESS TRAVEL

Remaniement. Dès lundi, les premières mesures de changement, voulues par le directeur, pour diviser l’équipe , ont pris effet : mon collègue SOMCHAN, qui était mon voisin de bureau et qui parle très bien anglais, a été muté à l’office 1, qui est au centre-ville, en face public ; il sera rejoint le 15 mai par une autre collègue HANY ; ma collègue thaïlandaise PAN quitte l’agence à la fin du mois de mai. Ces mesures ont été prises suite à la petite rébellion du 1er mai où tous mes collègues ne sont pas venus travailler pour marquer le coup au directeur. Je précise que beaucoup d’entreprises étaient fermées ce jour-là, c’est donc plutôt une exception qu’une entreprise décide d’ouvrir. Le directeur ne s’est pas remis de cette insolence à son égard, et a pris la décision de morceler tout le groupe. Sauf que le noyau dur est encore là, et je pense qu’ils sont les décideurs de cette absentéisme du 1er mai. Le directeur me confie ses difficultés à faire confiance à son équipe, et quand il est en déplacement pour trouver de nouveaux associés (souvent), il ne sait pas trop comment les journées se passent au travail. Le responsable de bureau SIN n’a pas d’autorité pour manager et prendre les décisions, il fait l’égal de ses collègues et n’a aucune compétence de management. D’autre part, l’activité est au ralenti, due à la basse saison, je pense que le directeur s’est séparé d’une employée pour cette raison, il m’en avait déjà parlé. Je ne suis pas convaincu des bonnes décisions du directeur, et je lui avais suggéré de mettre beaucoup de forme pour éviter que ses employés y sentent une attitude revancharde, et puis aussi pour les aider à se rattraper comme ils peuvent tant bien que mal. Des conseils bien suivis, ma foi !

Véhicule de l'agence

Le site web en stand-by. Même si je travaille beaucoup de mon côté pour monter un site web performant, attractif et dans les tendances 2017, même si sa mise en forme avance dans les temps que je souhaitais, je suis quand même face à un sous-traitant qui n’a pas la même vitesse de travail, ni les mêmes priorités. Nos correspondances sont décevantes, les échanges sur Whatsap sont longs ou alors je reçois des propositions qui ne sont pas pour moi, par erreur. Et face à ces actes peu professionnels, je comprends à quel point je n’ai pas affaire à des gens ni honnêtes, ni compétents. D’autre part, ils sont soucieux d’augmenter leur tarif si je veux trop de changements, ce que mon directeur a refusé catégoriquement. Je lui ai expliqué que mes demandes ne nécessitaient pas un énorme travail de remaniement, et que les sous-traitants sont grassement payés pour un service qui n’est pas à la hauteur. Dans cette relation, ce qui me met en rogne, c’est que je suis le client qui n’est pas entendu, et que cette société de webmaster n’est fait qu’à son rythme, et qu’à sa tête. J’ai arrêté de les solliciter pour avoir des réponses, surtout que tous nos échanges sont en copie à mon directeur. Je laisse ainsi ce dernier apprécier lui-même la situation de travail avec ce partenaire. D’autant qu’il m’a donné de nouvelles traductions en français à faire, pour un futur projet : il s’agit de proposer des tours assez aventureux, avec des aspects sportifs (treks, tyrolienne) au Laos. C’est encore un projet non dévoilé auprès de son équipe, je suis le seul à connaitre ces nouvelles propositions. Il travaille avec un partenaire au Vietnam. Il a listé ses différents packages en anglais, je fais la mise en forme en français. C’est plus que de la simple traduction, puisque je corrige beaucoup d’idées mal agencées, et le vocabulaire très anglicisé (zip-line, rope course) doit être plus expliqué pour que le public français puisse comprendre. C’est vraiment très intéressant de voir que le tourisme essaie ici de proposer des activités plus larges pour d’autre public, de se réinventer pour attirer de nouveaux arrivants. Finalement je trouve mon agence plutôt dynamique de ce côté, et les activités ont vraiment l’air bien verrouillé, sécurisé et sensationnel. Ce que je trouve dommage, c’est qu’il ne fait pas de réunions pour expliquer ces nouvelles directions qui pourraient réactiver la motivation au travail de l’équipe.

Ambiance de travail inchangée. C’est l’aspect le plus intéressant des réactions des laotiens dans une entreprise dans une tourmente de remaniement. Le rythme des habitudes reste inchangé, tout comme l’humeur des uns et des autres, ainsi que les conversations égales sur la culture, la nourriture, la météo. Je n’ai pas entendu un propos mal placé sur le directeur, sur ses décisions, ou de l’inquiétude sur un avenir incertain. J’ai l’impression que le blues au travail n’existe pas au Laos, ; pas d’esprit défaitiste ! C’est quand même assez remarquable pour en parler ici ! Mon expérience de fonctionnaire m’a fait voir des collègues angoissés sur un avenir professionnel qui était certain pour eux ; je pense qu’il n’aurait jamais survécu à la situation flottante qui existe au Laos ; c’est même de l’ordre de l’impensable pour eux. Et là encore, j’y vois un aspect vraiment interculturel fort. C’est une bonne leçon de vie. Je comprends que le défaitisme est vraiment un choix subjectif, que le slogan positiviste ‘’J’ai décidé d’être heureux’’ n’est pas si infondé que cela. Dans le bouddhisme, il est dit qu’il ne faut pas apporter de la souffrance sur quelque chose qui nous fait déjà souffrir, est-ce là son application dans la réalité du quotidien ? Nous continuons donc de manger des en-cas laotiens typiques les après-midis où la chaleur assomme, quand la machine de climatisation a baissé les bras, et quand les décisions du directeur restent impénétrables à nos rituels.

Pause café

En conclusion, je peux dire que si un stage doit nous apprendre beaucoup de l’entreprise dans laquelle on est entré, alors oui, j’en apprends plus qu’il n’en faut, par le comportement managérial, la culture d’entreprise en version laotienne, la philosophie de l’avenir professionnel. Les choses se font sans confrontation, sans rapport de force, sur un rythme doux, et avec un détachement souverain ou insolent selon le point de vue que l’on veut adopter.


*Le mystère Henri Pick (page 96 édition Gallimard) - David Foenkinos

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